Pourquoi le ramadan avance de 10 jours chaque année et pourquoi les pays ne commencent pas à jeûner le même jour

Photo de la lumière du Ramadan sur le dessus de la table (Pexels)

Pourquoi le début du ramadan avance de 10 jours chaque année et pourquoi tous les pays musulman ne commencent pas le jeûne le même jour ? Ce sont là deux questions, entre autres, que doivent certainement se poser les jeûneurs et les fidèles de différents pays, ainsi que les personnes d'autres confessions qui s'intérogent sur ce mois sacré chez les musulmans.

Le premier jour du mois sacré du ramadan 2022 est prévu le 2 avril dans certains pays selon des calculs astronomiques. En 2021, le mois de ramadan a commencé le 13 avril dans les mêmes pays ; dont l'Algérie, les autres pays d'Afrique du Nord ainsi que la France.

Pourquoi le mois de ramadan change de date chaque année ?

Pourquoi donc cette avance de 11 jours en une année ? Cela n'est en fait pas propre au ramadan 2022. Chaque année, la date du premier jour de ce mois sacré chez les musulman enregistre une avance d'une dizaine de jours. Ce phénomène est dû à la différence en nombre de jours entre le calendrier musulman, lunaire, et le calendrier grégorien, solaire.

Le calendrier lunaire musulman est basé sur une année de 12 mois dont la durée varie entre 29 et 30 jours. L'année hégirienne est ainsi plus courte et compte 354 ou 355 jours seulement, contre 365 à 366 pour l'année du calendrier solaire. Cela crée un décalage de 10 ou 11 jours chaque année au mois de ramadan, ainsi qu'aux autres mois de ce calendrier hégirien.

Pourquoi le premier jour du ramadan diffère d'un pays musulman à l'autre ?

Par ailleurs, l'autre constat que l'on fait à chaque début du mois de ramadan et à sa fin, c'est la différence entre les pays musulmans. Ce sera d'ailleurs probablement le cas cette année encore. Bien que le début du ramadan est annoncée par plusieurs centres astronomiques spécialisés pour le 2 avril, il faudra attendre la nuit du doute pour que chaque pays se fixe officiellement sur la date exacte du premier jour.

En Algérie, à titre d'exemple, c'est une commission installée par le ministère des Affaires religieuses qui se charge de guetter le croissant avant de se prononcer. Si le croissant est visible, le ramadan commence le jour d'après. Si le croissant de Lune n'est pas visible, il faudra attendre une journée de plus avant de commencer le jeûne. Ce même procédé est utilisé pour définir le dernier jour du ramadan, et donc le premier jour de l'Aïd el-Fitr.

La grande majorité des pays musulman procède de la même manière ; suivant les indications du Coran, qui demande que « celui qui voit le croissant, qu'il commence le jeûne ». Ainsi, si certains pays observent le croissant lors de la nuit de doute, dans d'autres, il demeure invisible pour différentes raisons, comme les conditions météorologique. Le début du mois de ramadan se voit donc décalé d'une journée.

Lorsque la politique s'invite dans le choix du premier jour du ramadan

Certains observateurs affirment en outre que les raisons religieuses et géographiques ne sont pas les seuls critères qui sont tenus en compte pour arrêter la date définitive du mois de ramadan et de l'Aïd el-Fitr. Pour eux, la chose politique entre dans la danse dans certains pays. Chiites et sunnites évitent, disent les observateurs, de célébrer les deux évènements au mêmes temps. Si des pays suivent « le choix » de l'Arabie Saoudite, d'autres emboîtent le pas à l'Iran.

« Quand la religion unit, les politiques nous divisent. L'exemple le plus patent est sans doute celui des pays sunnites et chiites. En général, les premiers suivent l’Arabie saoudite ; les seconds, l’Iran. C’est aberrant, car dans un pays comme le Yémen, une partie de la population jeûne le lundi et une autre le mardi », a expliqué en 2019 à Jeune Afrique Fadhel Achour, membre du syndicat des imams de Tunisie.

Pour cet imam, il y également une question de suprématie qui s'invite dans l'annonce de la date du début du mois de ramadan et de l'Aïd. « L’annonce des fêtes religieuses est le moment pour ces pays d’afficher leur indépendance et leur savoir religieux », explique-t-il.

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